De la cabane perchée, voisine du ciel, la vie révélée par une paire de jumelles
Le lierre enlace le tronc d’un arbre, descend jusqu’à ses racines jaillies d’une terre sans herbe, île ocre au milieu des très verts et gras pâturages. Les feuilles des énormes chênes volent au vent de la défeuille. Feuilles tombées colorées, séchées. Le silence bleu du ciel se raye d’un trait blanc d’avion. Ombre furtive, un rapace, un milan, cherche le soleil. Une lettre, un A peut-être sur une plaque en fer est accrochée à un poteau électrique en bois. Un fil se balance entre deux deux maisons, la fibre je crois. Des arabesques sont agrippées sur un mur, vestiges de la vigne vierge de l’été.
Dans une prairie deux chevaux. La silhouette d’un homme. Une camionnette. L’homme ouvre la porte arrière du véhicule. Il en sort un seau plein de granulés. Il le verse abondamment dans une mangeoire en fer gris, puis il caresse le front des chevaux. Ils ont la tête dans la mangeoire.
Une petite route, un ancien chemin monte jusqu’à la forêt. De chaque côté de la route les haies sont bien taillées. Des petites frontières entre les prés, des clôtures électriques retiennent prisonniers les troupeaux blancs de race charolaise.
À proximité d’un chemin tracé par le passage des vaches un ruisseau transporte les reflets du ciel. Il se fait miroir pour la cime et les branches des arbres
Je le perds de vue quand il glisse sous le petit pont moussu des souvenirs.